Goût chlorophylle.

2015-02-20-44

Jura, février 2010.

Je partage de prime abord un certain mépris des diaporamas sirupeux accompagnés de musique douce qui vantent les vertus de l’amour, de la bonté et qui engagent à transmettre le message aux autres internautes afin d’accéder au bonheur. Les photos qui les illustrent sont souvent des images qui peuvent séduire par leurs couleurs et / ou leur sujet. Un coucher de soleil violet avec des palmiers en premier plan est un cliché, une représentation caricaturale d’un bonheur fantasmé, au point qu’on ne cherche même pas à en dissimuler le côté artificiel (les couleurs, quelquefois le sujet lui-même qui est un montage).
Et pourtant… Et pourtant, le montage n’est pas toujours grossier et les photos originales sont souvent techniquement impeccables (du moins j »en ai la conviction).
Alors, je crois qu’on peut envisager ce type d’images comme une catégorie à part entière, qui se distingue du paysage traditionnel par son regard publicitaire et non documentaire.
Bien sûr, le risque est l’aplatissement de tous les critères _ d’aucuns ajouteraient artistiques _ et le cantonnement à un regard technique.
Mais je pense profondément que le refuge dans cette unique vision « artistique » de la photographie est avant tout une proclamation de son Moi social et culturel. Balayer d’un revers de main la technicité mise en œuvre dans la formation d’une image me semble aussi idéologique que le mépris des métiers manuels.

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