Avignon, juillet 2009, pendant le festival.
Sur la place de l’Horloge, un après-midi de chaleur écrasante. Un peu fatigué par la foule et les sollicitations incessantes pour le on, pour le off, le in, le out…
M’est apparue alors frontalement cette évidence que je ressentais confusément – la mauvaise conscience peut-être, que sous son costume apprêté et irréprochable de culture légitime, l’étalage commerçant de représentations théâtrales n’avait rien à envier aux produits les plus quotidiens quant aux méthodes mercantiles.
Une fois établi et mis en boîte ce constat, j’ai pu me détacher de cette pesanteur qui m’habitait. la photographie a des vertus curatives quelquefois.
La question posée est celle de l’acuité du regard posé sur l’environnement : j’ai eu l’impression que ma réflexion transitait par un processus de création, qu’elle était d’ordre second. Il faut dire que le contexte prêtait à des déambulations photographiques. Le temps n’était pas une contrainte, mes impératifs du moment assez souples. En ces instants de veille du regard dédiés à la photo, ce qui prime chez moi est la composition, la lumière, le cadrage. Là, c’est la juxtaposition des accumulations – affiches et chaussures – qui m’a sauté au regard et a fait sens.