Saint-Jean d’Ardières (Rhône), septembre 2009.
Comment photographier en décalage ? Et pourquoi vouloir ce décalage ? La singularité en photographie comme dans d’autres domaines n’est pas souhaitable pour elle-même mais pour le nouvel éclairage qu’elle peut apporter à une situation. Décalage de l’instant, décalage du cadrage ou du thème choisi, rien n’est a priori interdit, mais le fait d’affirmer ce choix de manière transparente rend plus vrai encore l’adage « Qui expose s’expose ».
La production de masse – que je me garderai bien de mépriser – du type carte postale a son intérêt. pas forcément facile d’y entrer, de maîtriser les codes implicites qui la régissent. Mais simplement peut-être, après un temps, à force de regards et de pratique, un certain ennui peut aussi s’installer aussi bien pour les spectateurs que pour les pourvoyeurs d’images. Alors proposer autre chose – d’aucuns diraient plus ambitieux, pas moi – est une démarche exigeante ou… affligeante. Exigeante si s’écarter des codes a permis d’apporter ce surplus d’émotion qui manque dans les canons du genre. Affligeante si on ne voit que cette boursouflure de l’égo qui a autorisé l’auteur à volontairement s’écarter des canons esthétiques qui comptent leur héritage en millénaires.