Au photographe amateur qui débute, les ouvrages spécialisés proposent des analyses d’images, des schémas et des règles de composition des images. A chacun le choix de les suivre ou pas mais quand la pratique devient régulière, les images paraissent devenir plus évidentes à construire, la composition est certes affaire de réflexion mais aussi de réflexe. La liberté du photographe consiste à utiliser ces règles pour donner de la force à ses images mais aussi à savoir s’en libérer à bon escient.
Dans les deux scènes qui suivent, les conditions de prise de vue sont très différentes.
Une scène statique tout d’abord où j’ai eu tout le temps de cadrer le point fort de l’image comme je l’entendais, en fonction de son environnement. Je pouvais me déplacer assez librement, ce qui fait que si cette photo est mauvaise, c’est vraiment de ma faute. Et je m’aperçois que j’ai cadré le sujet de dos sur un point de force du rectangle. Je n’ai pas effectué ce choix consciemment.
La seconde image a été prise à la volée avec un petit temps de réflexion en amont : je marchais sur le pont, je jetai un coup d’œil en arrière et aperçus cette personne en vert. Je décidai de la prendre en photo, ralentis en visant, me laissai dépasser et déclenchai presque immédiatement au grand-angle (le sujet devait être tout au plus à 2 mètres devant moi).
Je m’aperçois à la lecture de ces images qu’outre la similitude de couleurs des sujets, la composition est très proche. Je pense que des années de pratique ont ancré en moi des réflexes dans la composition des images, que le temps me soit lâche ou plus serré…