Villefranche-sur-Saône, décembre 2011.
Nous sommes dans une zone commerciale à Villefranche-sur-Saône. Nous pourrions être ailleurs, l’image serait la même. Lieux de consommation standardisés exigeant l’automobile, ils ont ceci de rassurant qu’ils proposent des enseignes, des agencements, des produits identiques. De l’entrecôte frites à la paire de chaussures, le client s’y retrouve. Les éléments de décoration n’ont pas de vocation esthétique. Ils servent de repère visuel, de point d’ancrage amarrant l’acte de consommation passé à celui à venir.
Le paradoxe est là : devoir être remarquable, repérable, par l’agressivité des formes et des couleurs, alors que l’autre porte les mêmes ambitions. Comment porter sa singularité dans la cacophonie ? La réponse que donnent les faits : en s’affranchissant de toute référence à l’harmonie visuelle, à la recherche du beau. Proférer hautement et sans retenue la prééminence de l’incongru, de la dissonance. Ce totem posé là, sur ce parking, me semble être la quintessence de cette forme de kitsch à but commercial.