Annecy, août 2009.
La tradition française d’aménagement des espaces collectifs prétend rarement imiter la nature. Au lieu de cela, elle en emprunte des éléments qu’elle domestique. Et pour mieux marquer l’appropriation de la sauvagerie, elle la châtre; bordures au cordeau, massifs de fleurs issues de croisements savamment étudiés, boules ou haies de buis propices à l’art topiaire, parterres géométriques.
Ici, entre cette nature dénaturée accueillante au promeneur et une nature brute, rude et inhospitalière, un espace appartenant aux deux réalités permet de passer en douceur de l’une à l’autre. Le lac d’Annecy est en effet un lac naturel qui rappelle parfois avec violence son caractère : tempêtes, tremblements de terre. Toutefois, c’est aussi un lac sauvé de l’eutrophisation qui le menaçait par des mesures prises dès les années 50. C’est aussi un lac où la plaisance est une activité importante. Bref, un espace mixte symbole de la ville et de sa dualité, foyer de civilisation dans une région sauvage.